Lucens devint bernoise vers la fin du XVIe siècle
Le 31 mars 1536, Lucens fut une des toutes dernières places conquises par les Bernois. Le château qui comptait une garnison de 10 hommes, se rendit sans la moindre résistance. La religion réformée y fut prêchée sans heurt et sans incident, semble-t-il. Les Bernois imposèrent la Réforme avec une modération apparente, mais avec ténacité. Le château, restauré, agrandi, devint le siège de la cour baillivale.
Le premier bailli, Hans Frisching, s'était installé à Moudon, mais le second, Wolfgang d'Erlach, préféra Lucens dont le majestueux château était plus facile à défendre et plus digne d'un magistrat bernois. Et c'est ainsi que des 45 baillis qui se succédèrent au baillage de Moudon, 44 vécurent à Lucens. Dans une salle du château, le long des parois court en une magnifique fresque, la longue série des armoiries des baillis.
Pendant deux siècles et demi, les lucensois vécurent en contact quasi quotidien avec les baillis bernois et leurs fonctionnaires. Les rapports furent cordiaux, voire excellents, à de rares exceptions près.
Le bourg était devenu le centre administratif et judiciaire du bailliage et, par le fait, une place d'armes vers laquelle se dirigeaient la noblesse et les seigneurs de Berne. On vit prospérer Lucens, tandis que la ville de Moudon avait perdu de son importance et, surtout, les avantages du siège du bailli et de sa cour.
Mais les lucensois étaient acquis aux idées nouvelles. Le 24 janvier 1798, ils s'emparèrent du château et firent disparaître le vaste écusson de LL.EE. sous une couche de badigeon. Celui-ci, depuis lors, a fait sa réapparition !
